En tant qu’enseignant ayant expérimenté les deux technologies, il est clair que le vidéoprojecteur et l’écran interactif offrent chacun leurs avantages. Cependant, leur efficacité varie en fonction des besoins pédagogiques. Voici une analyse détaillée des avantages et inconvénients de chacun, basée sur mon expérience personnelle dans des salles de cours.
Facilité d’utilisation : avantage pour l’écran interactif
Certains écrans digitaux (comme les BenQ) permettent de créer des profils utilisateurs, accessibles de façon sécurisée avec une carte NFC. L’avantage est que l’on peut stocker absolument tout son cours et y accéder directement depuis l’écran, sans avoir à brancher son ordinateur. En arrivant dans la salle, il suffit de passer sa carte magnétique devant l’écran pour accéder à ses fichiers, ressources, signets, cours précédents etc. Chaque enseignant dispose alors de son propre espace de stockage et peut préparer son cours à l’avance, puis y accéder depuis n’importe quel écran interactif. Dans ce cadre là, le point revient aux écrans interactifs : plus aucun branchement, finie la perte de temps et les bugs liés aux câblages !
En revanche, pour une utilisation “standard”, avec un ordinateur comme support, les deux outils sont similaires en termes de facilité d’utilisation. Comme pour le vidéoprojecteur, il suffit de brancher son ordinateur en HDMI ou USB C à l’écran.
Qualité d’affichage : match inégal
La qualité visuelle d’un vidéoprojecteur dépend de l’éclairage ambiant. Dans une pièce très lumineuse, l’image sera souvent pâle et peu contrastée. Par contre, l’écran tactile interactif fournit une image nette et lumineuse en toutes circonstances. Cela fait une réelle différence lorsque l’on montre des vidéos, des images ou des graphiques. Néanmoins, dans une grande salle, le vidéoprojecteur sera indispensable. À partir de 10m de longueur dans une salle, un écran n’est plus du tout adapté.
Interactivité : dans ce domaine l’écran interactif excelle
Le vidéoprojecteur est un outil essentiellement passif. Bien qu’il soit possible de coupler un projecteur à un tableau blanc, ce n’est pas idéal. On annote rarement ses présentations. En revanche, les tableaux interactifs sont conçus pour l’interactivité, comme l'indique leur nom !
Annoter des documents, manipuler des cartes ou résoudre des équations en direct est intuitif. Les apprenants aussi peuvent interagir directement sur l’écran. Selon l’activité proposée, il est même possible de demander aux étudiants de se connecter par exemple à un tableau partagé afin de tous travailler sur un même document.
Si l’interactivité n’est pas une priorité, le vidéoprojecteur se concentre sur sa fonction essentielle : afficher du contenu. Il ne demande pas aux enseignants ou élèves de s’adapter à une interface tactile.
Maintenance et durabilité : l’écran gagne à long terme
En termes de durée de vie et de maintenance, l’écart entre un vidéoprojecteur et un écran interactif est frappant. Les lampes des vidéoprojecteurs ont une durée de vie limitée, entre 1000 et 5000 heures selon les modèles, et jusqu'à 6000 heures pour certains appareils récents. En cas d’usage intensif comme dans une salle de cours, à raison de 8h par jour, la lampe du vidéoprojecteur se change au moins tous les ans. On ajoute aussi le nettoyage des filtres et la maintenance assez fréquente.
En revanche, un écran interactif offre une solution bien plus durable. Avec une dalle conçue pour fonctionner jusqu’à 50 000 heures, cela représente une utilisation de 8 heures par jour pendant 30 ans, sans qu’aucun remplacement ou entretien significatif ne soit requis. Cet avantage en fait un investissement initial plus élevé, certes, mais largement compensé par l’absence de coûts récurrents et une longévité incomparable.
Néanmoins, les vidéoprojecteurs ne nécessitent pas de mises à jour logicielles régulières. Ils s’appuient sur une technologie mature qui ne change pas drastiquement avec le temps, ce qui limite le risque d’obsolescence rapide.
Adaptabilité aux méthodes modernes : la formation hybride à l’honneur
Aujourd’hui, les outils numériques jouent un rôle clé dans l’éducation. Avec un vidéoprojecteur, il faut jongler avec plusieurs appareils pour accéder à des logiciels, plateformes ou visioconférences. Un écran interactif, quant à lui, peut intégrer toutes ces fonctionnalités. Par exemple, lors de cours hybrides, il permet de partager du contenu en direct avec les apprenants à distance, tout en affichant le tableau blanc pour ceux en classe.
Si vous souhaitez en savoir plus sur la conception de salles de classe hybrides, c’est par ici.
Engagement des élèves : un impact significatif
Les élèves d’aujourd’hui sont habitués à des interfaces tactiles. Avec un vidéoprojecteur, ils restent spectateurs. Un écran interactif les transforme en acteurs : répondre à un quiz, manipuler une maquette numérique ou construire une carte mentale devient un jeu d’enfant. Cette implication favorise une meilleure mémorisation et stimule leur intérêt.
Mon avis d’enseignant : un choix clair
Après avoir utilisé les deux technologies, je recommande plutôt l’écran interactif dans les petites et moyennes salles de cours. Bien que le vidéoprojecteur ait été une révolution en son temps, il montre aujourd’hui ses limites face aux exigences de l’enseignement moderne. L’écran interactif n’est pas qu’un outil : c’est une vraie passerelle numérique vers une pédagogie plus engageante, interactive et connectée. Pour une salle de classe, c’est un choix qui prépare non seulement les élèves, mais aussi les enseignants, à l'enseignement du futur.
